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Angola : les Portugais principaux bénéficiaires du trafic de faux visas
Pour la deuxième semaine consécutive, des ressortissants portugais ont été empêchés d'entrer en Angola pour « usage de faux visas » selon le Service de Migration et des Étrangers angolais(SEM). Ces cas ont été enregistrés à l'aéroport international 4 de Fevereiro entre le 2 et le 10 octobre, et précédemment entre le 25 septembre et le 2 octobre derniers. « Les individus concernés sont, dans leur grande majorité, de nationalité portugaise », note le SME qui précise que ce type de situation n'induit pas forcément la détention de ces personnes mais simplement leur refoulement, par le premier vol disponible, vers leur pays. Ainsi, 90 citoyens et 10 entreprises ont écopé d'une amende pour infractions migratoires, 1.313 étrangers ont été expulsés par mesure administrative et 7 par mesure judiciaire. Environ 1.000 cas hebdomadaires ont été enregistrés jusqu'à la fin août dernier.
Le service de migrations angolais signale que plus de 200 passeports comportant un faux visa de travail ont été saisis à la fin août, dans le cadre d'une enquête menée suite à des soupçons d'émission frauduleuse, avec, là aussi, le Portugal en tête d'une liste de quinze pays. Sur cette liste, on retrouve le Brésil, le Mozambique, le Nigeria, le Liban, la Mauritanie, l'Égypte, la Chine, Cuba, l'Ukraine, la Turquie, la Jordanie, la Macédoine, la Côte d'Ivoire et le Malawi. Parmi les bénéficiaires de cette pratique répréhensible : les entreprises, basées en Angola, qui déboursent entre 5.000 et 12.000 dollars (3.700 à 9.100 euros) pour un faux visa contre 400 dollars (300 euros) pour un visa obtenu régulièrement.
A noter enfin que 482 étrangers, en situation irrégulière, en majorité des ressortissants de la RDC, se trouvent actuellement, en instance de refoulement, dans des centres de détention d'étrangers illégaux.|Jossart Muanza(AEM)
Angola : le retour des anciens réfugiés angolais de la RDC retardé par des tentatives de fraude
Les opérations de rapatriement volontaire des anciens réfugiés angolais en RDC en cours depuis le 20 août dernier connaissent du retard par rapport au calendrier fixé. En cause : plusieurs cas de tentatives d'infiltration des étrangers enregistrés parmi les 29.000 candidats au départ.
Ainsi, jusqu'au 30 septembre, trois semaines après le début de l'opération, le nombre d'arrivants était de 4.202 personnes, soit à peine 14% alors que le calendrier en prévoyait 40%, selon un rapport du Ministère de la Prévoyance et Réinsertion Sociale présenté le mardi, 7 octobre, à Luanda, devant la 7ème session ordinaire de la Commission pour la Politique Sociale du Conseil des ministres.
Ce retard est imputable selon le ministre João Baptista Kussumua, à la longue et fastidieuse procédure de vérification en cours « afin d'éviter l'entrée des étrangers qui se font passer pour des citoyens angolais. ». Évoquant la question de l'accueil et de l'assistance, le ministre a cité les centres d'enregistrement et d'accueil de Luau, pour la province de Moxico, Mbanza-Congo, pour celle de Zaïre et Maquela do Zombo pour la province d'Uíge et ainsi que les deux centres de transit dans les villes de Luena et Saurimo.|Jossart Muanza(AEM)
Angola : l'âge légal du mariage sera fixé à 16 ans
Le projet de réforme du Code de la famille en Angola consacre les trois types de mariages déjà existants : le civil, le traditionnel et le religieux, avec la possibilité pour les deux derniers de produire des effets civils. Telle est l'une des nouveautés figurant sur le document soumis à la discussion publique par la Commission de Réforme de la Justice et du Droit (CRJD). Ce projet propose également de fixer à 16 ans l'âge minimal pour contracter le mariage pour les deux sexes.
En ce qui concerne la filiation, le ministère public aurait, si le texte est approuvé, le feu vert pour établir un acte juridique de filiation, pendant toute la minorité contrairement au régime actuel où il ne peut le faire que pendant les premières années de la vie du mineur Une campagne autour de ce projet de loi est en cours à travers une série de conférences. Elle s'adresse aux magistrats, aux avocats, aux professeurs, aux étudiants en droit et au public en général. Son but est d'informer et de sensibiliser l'opinion sur la réforme proposée, d'en débattre notamment à travers Internet et autres moyens de communication sociale.
Depuis sa création, sur décret présidentiel en 2012, le CRJD a déjà produit plusieurs propositions de textes législatifs liés à l'organisation et au fonctionnement des tribunaux administratifs et cours, à la révision du code civil, du code pénal, et en matière de poursuites pénales et civiles.|Jossart Muanza(AEM)
Éliminatoires de la CAN 2015 : l 'Algérie impériale, la RDC renversante
Carton plein pour l'Algérie, première équipe déjà qualifiée, pour la CAN-2015 au Maroc : 4 victoires en 4 matches dont le dernier, celui de mercredi 15 octobre comptant pour la quatrième journée disputé à Blida 3-0 face au Malawi. « Un match à sens unique contre une équipe du Malawi limitée techniquement » selon le commentaire de notre confrère Le Monde. À noter aussi la surprenante victoire de la RDC à Abidjan après une défaite à l'aller à Kinshasa contre la sélection ivoirienne.
Avec une bonne entame de jeu marquée par l'ouverture de la marque dès la première minute de la partie par le milieu offensif du FC Porto, un Yacine Brahimi très en jambes. Après une baisse de rythme, il aura fallu attendre la 45e minute pour voir Riyad doubler le score. Forts de leur nette domination sur leurs adversaires, tout le long de la deuxième partie, les Algériens ont triplé la mise avec un but signé de la tête à la 54e minute par leur attaquant Islam Slimani.
Derrière l'Algerie, avec 12 points, arrive le Mali qui a courbé l'échine 2 -3 lors de cette quatrième journée face à l'Éthiopie et qui totalise 6 points devant l'Éthiopie 3 points et le Malawi également 3 points au classement dans le groupe B.
Groupe D : la RDC assomme la Côte d'ivoire 4 -3
Les Léopards de la RDC se sont imposés face aux Éléphants de Côte d'Ivoire à Abidjan sur le score de 4 buts à 3 à l'issue d'un match très disputé. Avec cette victoire, obtenue sur le fil du rasoir à la 89e minute par Mokina, les Congolais se sont emparés de la 2e place du classement avec 6 points au détriment des Ivoiriens à la différence de buts. Menés 3-1 à la pause – et malgré l'exclusion de Franck Kessié pour une faute sur Kabananga, juste après le retour des vestiaires, les Éléphants avaient pourtant retourné la situation en ramenant le score à 3 – 3. Un coup dur pour la Côte d'Ivoire qu, après une large défaite il y a un mois 1-4 face au Cameroun, 1er du classement avec 10 points, s'était bien rattrapée en battant la RDC à domicile sur le score de 2-1. La Sierra Léone, battue 0-2 par le Cameroun (après un match nul 0-0 à l'aller), est la lanterne rouge de ce groupe D.
Les Palancas Negras pulvérisent les Crocodiles 4-0
Autre performance à retenir et ce, dans le groupe C : la victoire écrasante 4-0, au stade 11 de Novembro à Luanda, de la sélection nationale angolaise, les Palancas Negras face aux Crocodiles du Lesotho. Grâce à ce succès, le premier dans cette phase éliminatoire, les Angolais devancent de 2 points leurs adversaires et pointent désormais à la 3e position avec 4 points. C'est le score le plus important réalisé dans cette phase grâce à Bastos Quissange (2e minute), Ary Papel (32e minute) et Love Kabungula (52e minute). Dans un autre match comptant pour la même journée, le Gabon, leader du groupe avec 8 points, et le Burkina Faso, 7 points, se sont séparés sur le score de parité de 1 but partout. Le Lesotho est relégué à la dernière position du groupe avec 2 points.
Les autres résultats
Tenue en échec 0-0 par le Congo-Brazzaville, l'Afrique du Sud n'a donc pas su prendre le dessus sur son adversaire et, du coup, manqué sa chance de se qualifier déjà. Avec ses 8 points, elle se retrouve en tête du classement dans le groupe A devant le Congo-Brazzaville, 7 points et le Nigéria, tombeur du Soudan 3 – 1, avec un doublé de Musa. Une victoire qui rassure les Super Eagles, qui se positionnent 3e au classement avec 4 points, de conserver un infime espoir de qualification. Une victoire qui, hélas, n'a pas empêché le limogeage du sélectionneur Stephen Keshi. Le Soudan est la lanterne rouge dans ce groupe avec 3 points.
Yaya Touré (Côte d'Ivoire) à la lutte avec Chancel Mbemba(RDC)• Groupe E :
Résultats et classement :
Togo 1 – 0 Ouganda
Ghana 3 – 1 Guinée
1. Ghana 8 pts
2. Togo 6 pts
3. Ouganda 4 pts
4. Guinée 4 pts
• Groupe F :
Résultats et classement :
Zambie 3 – 0 Niger
Cap-Vert 1 – 0 Mozambique
1. Cap-Vert 9 pts
2. Zambie 5 pts
3. Mozambique 5 pts
4. Niger 2 pts
• Groupe G :
Résultats et classement :
Égypte 2 – 0 Botswana
Tunisie 1 – 0 Sénégal
1. Tunisie 10 pts
2. Sénégal 7 pts
3. Égypte 6 pts
4. Botswana 0pt
CAN 2015 : la CAF cherche un organisateur en cas de refus du Maroc
Le Maroc pourrait renoncer à l'organisation de la Coupe d'Afrique des Nations 2015, à cause d'Ebola. La CAF cherche d'ores et déjà un remplaçant, qui pourrait être l'Afrique du Sud ou le Ghana, pays sollicités par l'institution régissant le football africain.
La Confédération africaine de football a officiellement demandé à l'Afrique du sud et au Ghana s'ils étaient en mesure d'organiser au pied levé la Coupe d'Afrique des nations 2015 si le Maroc se désistait en raison de l'épidémie d'Ebola, a-t-on appris auprès d'un responsable du football sud-africain. Ce responsable, sous couvert d'anonymat, a expliqué jeudi soir que cette demande avait été adressée à plusieurs pays, dont on ne connaît pas le nombre exact, dans une lettre du secrétaire général de la CAF Hicham el Amrani.En cas de refus du Maroc de conserver l'organisation de la compétition aux dates prévues, la CAF voudrait savoir si votre Fédération serait volontaire et aurait les moyens d'organiser la Coupe d'Afrique des Nations 2015 », écrit M. el Amrani dans cette lettre que l'AFP a pu lire. « Si la CAF reçoit deux ou plusieurs réponses positives, le Comité exécutif procédera à un tirage au sort pour désigner l'organisateur », ajoute le texte en soulignant que la demande avait été envoyée à "d'autres Fédérations capables d'organiser" la compétition en 2015, sans les nommer. Le responsable sud-africain a précisé que son pays ainsi que le Ghana avaient reçu la lettre.
Le Maroc avait demandé le 10 octobre le report de la CAN 2015 en raison de la propagation d'Ebola. La CAF avait répondu le lendemain qu'elle maintenait, en l'état, les dates de la compétition (17 janvier - 8 février), mais sans préciser si la plus importante compétition sportive du continent serait maintenue au Maroc. La CAF a en revanche annoncé que le sujet serait "débattu" lors d'une réunion de son Comité exécutif le 2 novembre à Alger, avant une rencontre "avec la partie marocaine" le lendemain. L'épidémie d'Ebola a déjà fait près de 4.500 morts, en grande majorité dans l'ouest du continent africain, en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone. La Guinée et la Sierra Leone, en course pour la CAN 2015, jouent leurs matches à domicile en dehors du pays. Le Liberia, lui, a d'ores et déjà été éliminé. Hôte du Mondial 2010, l'Afrique du Sud a déjà suppléé la Libye pour l'organisation de la CAN 2013. Le Ghana a organisé les CAN 1963, 1978 et 2008.|Source : AFP
Congo-Brazzaville : Madingou, tête de pont de la Bouenza
Les premières pluies ont apporté un peu de fraîcheur au chef-lieu du département de la Bouenza. Tant mieux. Car, moins d'un mois plus tôt, la ville suffoquait. Et pour cause. Madingou ne compte quasiment aucun kilomètre de voies bitumées alors qu'elle est traversée chaque jour par une floppée de camions et de « coasters » venant de Brazzaville, la capitale, ou de Pointe-Noire, la ville océane, qui, en saison sèche, pulvérisent sur chaque feuille d'arbre, sur chaque maison et sur chaque habitant de la cité, un nuage de poussière ocre nauséabond.
Les premiers kilomètres de goudron, ça sera pour 2016 quand le dernier volet du programme de municipalisation accélérée sera mis en œuvre dans le département de la Bouenza, bouclant ainsi un long cycle de travaux de modernisation et d'équipement de l'intérieur du pays, engagé en 2004. En attendant la manne de 2016, Madingou table, avec impatience, sur les pluies. « On préfère encore la boue à cette poussière irrespirable. En outre, c'est bon pour l'agriculture », souligne cet habitant.
Malgré son manteau rouge cendre en saison sèche ou ses rues boueuses en saison des pluies, et la rareté des voies bitumées, la petite cité a du charme. Du moins Madingou Poste, qui abrite la zone administrative – un endroit calme et ombragé – ainsi que les maisons chic du quartier « Capable ». Celui des nantis, l'un des trois quartiers lotis de la commune urbaine sur les 10 dont celle-ci dispose. Plus populaire et commerçante, Madingou Gare, pour sa part, située cinq kilomètres plus au sud, est née de la construction du chemin de fer Congo Océan (CFCO).
Le maire de la ville, Hortense Julienne Ganvouli, a fait aménager, à Madingou Poste, la place de la République en l'ornant d'un monument figurant les cartes de la Bouenza et du Congo, et en la bordant de 12 bancs, chacun portant le nom d'un département du pays. Un lieu où il fait bon s'asseoir en fin de journée, quand le soleil décline. Madame le Maire compte bien défendre sa jolie placette et protéger les arbres de la zone administrative des fourches caudines de la municipalisation accélérée et des marteaux piqueurs des sociétés de BTP (bâtiment et travaux publics) qui ont tendance à faire table rase du passé, sous prétexte de modernisation. Elle n'est pas la seule. « Nous sommes fiers de nos arbres et de nos édifices coloniaux. S'il faut construire une nouvelle cité administrative, mieux vaudrait l'édifier entre Madingou Gare et Madingou Poste, là où le terrain est disponible », martèle Julien, un professeur de maths à la retraite. C'est dans cette zone que seront d'ailleurs logés le stade et l'hôpital général dont les travaux de construction ont déjà démarré.
Bordée au sud, par la voie ferrée du CFCO et, au nord, par la RN 1, qui relie Pointe-Noire à Brazzaville, Madingou est un carrefour routier et ferroviaire. Bien que le tronçon Dolisie-Nkayi-Madingou-Bouensa-Loutété de la RN1 ne soit pas encore opérationnel, faute d'être totalement goudronné, le trafic, qui passe par l'ancienne route en terre, s'est intensifié entre le chef-lieu de la Bouenza et Pointe-Noire. « Les denrées agricoles du département sont de plus en plus évacuées vers Pointe Noire d'où nous parviennent également davantage de produits manufacturés. De plus, les véhicules qui viennent du port maritime font escale dans notre cité le soir », informe le maire. De quoi stimuler le commerce local et le tourisme d'affaires de la ville qui compte une quinzaine d'établissements hôteliers.
Le Centre de recherches agronomiques de Loudima, CRAL|Photo : © MDMM(AEM)Si Madingou, qui abrite quelque 20.000 habitants, ne connaît pas de problème d'électricité puisqu'elle est alimentée par le barrage hydroélectrique de Moukoukoulou, situé dans le nord-est dans le département, en revanche, l'eau y est distribuée au compte-gouttes. Soit deux fois par jour. La raison ? La vétusté de l'usine de la Société nationale de distribution d'eau alimentée par les eaux du fleuve Niari. Mais cela devrait s'améliorer, grâce à « la construction d'une nouvelle usine et à l'extension du circuit de distribution qui seront réalisées dans le cadre des travaux de la municipalisation accélérée », explique le maire. Autre problème, l'assainissement. « Nous manquons de caniveaux et nous ne disposons pas d'unité de traitement des ordures ménagères. Les habitants brûlent eux-mêmes leurs ordures », confie Hortense.
Outre les services administratifs et le commerce, Madingou vit du trafic ferroviaire, des activités de la société de BTP chinoise qui réalise la RN1 et dont la base vie est installée à l'entrée de la ville, du transport routier, du maraîchage, de l'artisanat utilitaire. Et de l'Unité de broyage de calcaire (UBC), une filiale de la Société Agricole de Raffinage Industriel du Sucre (Saris) Congo, qui, elle, opère à Nkayi, la grande rivale de Madingou. Avec ses 12.000 hectares de canne à sucre et son usine qui produit environ 70.000 tonnes de sucre par an, ses agences bancaires, son petit supermarché et ses nombreuses boutiques, la trépidante Nkayi fait, en effet, de l'ombre au chef-lieu du département. Et si elle n'est qu'au second rang dans la hiérarchie urbaine de la Bouenza, elle n'en est pas moins numéro un sur bien d'autres plans. « Elle aurait pu être le chef-lieu de département », insiste cet habitant de Nkayi. Reste que l'activité de la deuxième ville de la Bouenza n'est plus aussi diversifiée qu'autrefois. Jadis, la Saris y formait, avec l'huilerie de Kayes, un bourg voisin, et la Minoterie du Congo un vaste complexe industriel, qui faisait travailler, dès l'époque coloniale, des populations venues des quatre coins du pays et même de la RD Congo voisine. Aujourd'hui, Huilka ne fonctionne plus et la Minoterie du Congo n'est plus qu'un simple entrepôt.
Nkayi n'était pas la seule ville melting-pot de la Bouenza, qui dispose d'une frontière avec l'Angola (Cabinda) et la RD Congo. Porte d'entrée du département en venant de Pointe-Noire, de Dolisie (Niari) et de Sibiti (Lékoumou), la ville de Loudima abrite le Centre de recherches agronomiques de Loudima (CRAL), dont l'ancêtre était la station expérimentale de Loudima, créée par les Français en 1935 et renommée CRAL dans les années 1980. Depuis des décennies, Loudima accueille donc des chercheurs issus de régions et de pays différents.
Si Madingou n'a pas cette réputation de ville cosmopolite, elle n'en est pas moins à la tête d'une région considérée comme le grenier agricole du Congo, dont les pôles sont situés dans la vallée du Niari et autour des centres urbains de Boko-Songho, Kimongo ou Mouyondzi,. C'est aussi une zone d'élevage bovin et de pêche. On y trouve notamment les célèbres missalas (crevettes) d'eau douce, abondantes dans le fleuve Niari. Au fil des ans, cette vocation agro-pastorale et halieutique s'est pourtant rétrécie comme une peau de chagrin. Au grand dam des ressortissants du département, qui, depuis cinq ans, organisent, à Madingou, avec la diaspora et l'Association congolaise d'initiatives économiques et locales (Aciel), une Foire du terroir, destinée à présenter les produits du cru. « Nous voulons recréer les conditions des années 70 quand le département était à son apogée en matière agro-pastorale », insiste Nadège Mabicka, responsable du comité d'organisation de la Foire.
L'ouverture de la RN1 entre Dolisie et Pointe-Noire devrait contribuer à la relance de la Bouenza, en dynamisant la production agricole départementale (manioc, maïs, arachides, bananes, agrumes, safous, etc.), même si, parmi la paysannerie locale, une modernisation des techniques culturales s'impose. Néanmoins, le maraîchage y est florissant, en particulier à Nkayi, et quelques projets agro-industriels, menés notamment par des étrangers, devraient permettre également de redorer le blason agro-pastoral de la Bouenza. Ainsi la société brésilienne Asperbras qui a obtenu près de Loudima une concession de 52.000 hectares, se lance dans la culture de la canne à sucre (sucre et carburant) et l'élevage de quelque 2000 têtes de bœufs tandis que la société espagnole Tolona compte produire du maïs et de la tomate. La Bouenza comprend aussi la ferme communautaire de production agricole de l'ONG américaine International partnership for human development (IPHD), qui opère en partenariat avec l'État congolais. L'ONG, qui cultive du maïs et du soja, met à disposition des paysans son savoir-faire et du matériel agricole. Quelques fermes privées concourent également à la redynamisation agricole du département.
Madingou Poste qui abrite la zone administrative|Photo : ©MDMM(AEM)La Bouenza dispose également d'un potentiel industriel et minier certain. Outre la centrale hydroélectrique de Moukoukoulou, qui alimente plusieurs départements du sud du pays, elle abrite l'UBC, dont le calcaire, très abondant dans la région, est utilisé dans l'agriculture, pour lutter contre l'acidité des sols, ainsi que dans le BTP, l'élevage et la fabrication de verre. Elle compte également une cimenterie à Loutété, la Société nouvelle des ciments du Congo (SONOCC), à capitaux chinois. Sans compter les nombreux ateliers artisanaux qui fabriquent des briques en argile. Le Nigérian Dangote pourrait ouvrir une nouvelle cimenterie près de Mouyondzi. Quant à la Société de recherche et d'exploitation minière (Soremi), un partenariat entre l'Américain Gerald Metals et China national Gold Group Corporation, elle s'active dans la recherche de polymétaux et de cuivre dans les zones de Boko-Songho et de Mfouati.
Reste que le développement de la Bouenza est conditionné à la résolution de quatre goulots d'étranglement : la formation de la main d'oeuvre, la santé, le financement des activités et le manque de routes. Si Nkayi compte au moins une agence bancaire, en revanche Madingou n'en dispose pas. Seuls les établissements de micro-crédit, dont les Mucodec, y sont opérationnels. Quant aux routes, elles manquent encore cruellement. Tous les opérateurs économiques misent donc sur la finalisation du bitumage de la RN1 entre Dolisie et Brazzaville, qui tarde, et qui ouvrirait de nouveaux débouchés dans la capitale congolaise. Et sur celui de la route d'intérêt sous-régional qui reliera le Gabon, via Dolisie, à l'Angola et la RD Congo, via Kimongo et Londela-Kayes.
Bien évidemment, les chantiers de la municipalisation accélérée et ceux d'intérêt national lancés dans la Bouenza apporteront un début de réponses positives à ces problèmes. À condition de mettre le paquet sur les infrastructures socio-économiques. « Avons nous réellement besoin d'un palais présidentiel ? », s'interroge Alain, un fonctionnaire de Madingou. En tout cas, l'option de réaliser un aéroport à Nkayi plutôt qu'à Madingou et la construction, en cours, d'une nouvelle usine de traitement d'eau à Nkayi, sont bien perçues par la population.
Reste à renforcer le système éducatif et bancaire local. Et à rétablir des rapports de bon voisinage avec la RD Congo voisine. Des rapports malmenés par la récente opération Mbata ya Ba Kolo, menée par la police du Congo- Brazzaville, qui s'est traduite par le départ forcé de nombreux RD Congolais, sans que ces derniers aient eu réellement le temps de régulariser leur situation. Pourtant, dans le passé, la tradition cosmopolite de la Bouenza a eu un impact positif sur son développement par l'apport d'autres techniques, savoir-faire et modes de pensée qui ont enrichi la culture locale. En outre, les marchés RD congolais et angolais voisins représentent des opportunités réelles à l'export comme à l'import pour le département. Des traditions et des occasions à ne pas brader. La rebelle et fière Bouenza le vaut bien.|Muriel Devey Malu-Malu (AEM), envoyée spéciale à Madingou, Congo
Autre vue de Madingou Poste|Photo : ©MDMM(AEM)Madingou Poste : la Place de la République|Photo : ©MDMM(AEM)
La centrale hydroélectrique de Moukoukoulou|Photo : ©MDMM(AEM)
Le maraîchage est florissant dans le département|Photo : ©MDMM(AEM)
Maraîchage à Nkayi|Photo : ©MDMM(AEM)
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Stéphane Kipré : « Ouattara rend la réconciliation impossible »
Physique d'un deuxième ligne de rugby, le pas indolent et l'allure monacale, Stéphane Kipré se mue pourtant en fauve dès qu'il foule une tribune pour parler de la Côte d'ivoire. Ce samedi 4 octobre 2014, à Nantes, dans une rafale de formules bien senties, le président de l'Union des nouvelles générations (UNG) est sans concessions sur l'action du président ivoirien. Au cœur de son discours : « l'impossible réconciliation d'un pays traumatisé du fait d'Alassane Dramane Ouattara. » C'était à l'occasion de l'installation de la nouvelle section de son parti à Nantes, en France.
Le rituel est à tous points conforme au fonctionnement des forces politiques en Afrique : autour du chef, un aréopage l'air grave comme si l'air finira par faire la chanson. À la seule différence que, ce jour-là, à Nantes, autour de Stéphane Kipré, l'on ne trouve que des trentenaires. Costume à même le corps, le discours virulent et mobilisateur. Dans la ligne de mire, la gestion de l'après-conflit par Ouattara et le « néocolonialisme français. » D'où cet appel aux militants à se préparer « pour la reconquête de la souveraineté » de la Côte d'ivoire.
Tribun insoupçonné, Stéphane Kipré interpelle les Ivoiriens : « Comment réconcilier le pays avec autant de partisans de Gbagbo emprisonnés sans jugement ? Comment réconcilier les Ivoiriens alors qu'on n'enregistre aucune poursuite dans le camp adverse malgré les crimes graves commis dans le Nord et à Abidjan ? Comment réconcilier les Ivoiriens entre eux alors que des villas, des maisons et des plantations spoliées par les rebelles le sont toujours ». -L'UNG affiche clairement son soutien et son allégeance à Gbagbo et exige sa libération. Quant à l'implication de la France dans sa « chute », le président de l'UNG n'en revient toujours pas : « Voir une armée étrangère attaquer un palais présidentiel et changer de régime est inacceptable. Le prétexte du contentieux électoral l'est autant. Quand on décide pour nos pays sans nous, c'est décider contre nous ». Raison pour lui d'étendre le combat politique à l'étranger : « À Nantes, vous avez également la mission d'éclairer les Français sur la crise ivoirienne et vous serez d'autant plus crédibles que si vous êtes également des citoyens actifs de votre ville d'accueil ».
À l'ombre ou sur le flanc du Front patriotique ivoirien (FPI) de Laurent Gbagbo est en train d'émerger une force qui entend peser sur les prochaines échéances politiques avec comme atout un large rajeunissement des cadres.|Botowamungu Kalome (AEM)
Côte d'ivoire : l'UNG investit Nathalie Gbohou à Nantes
C'est par une investiture à fort retentissement que l'Union des Nouvelles Générations « UNG » a confié officiellement, samedi 4 octobre 2014, la conduite de sa section de Nantes, en France, à Nathalie Gbohou. « Multiplicateur social », c'est l'expression très ivoirienne qu'avait choisie le secrétaire général de ce jeune parti ivoirien pour souligner la capacité à fédérer de la nouvelle responsable de section. Antillais, Congolais, Centrafricains, Camerounais, Tchadiens, Français se sont joints aux Ivoiriens, les uns pour congratuler la toute nouvelle chef de section, les autres pour attester ostensiblement leur adhésion à ce parti qui a crânement siphonné le FPI (Front populaire ivoirien) de Laurent Gbagbo en vue de se constituer une assise à Nantes. Le tout en présence du numéro un du parti : Stéphane Kipré.
Habillée en tenue traditionnelle d'apparat, Nathali Gbohou, énorme chaîne en or qui pendille jusqu'aux genoux avec un éléphant qui y trône majestueusement, Nathalie Gbohou a prononcé un discours bref et sobre constitué essentiellement des remerciements et de la promesse de « travailler en équipe ». Auparavant, les témoignages se sont enchaînés soulignant tout autant les qualités humaines de l'intéressée que son combat acharné pour le triomphe de la démocratie en Côte d'ivoire ainsi que celui de la mémoire et de l'égalité en France.
Présent à cette investiture, costume stylé et impeccable, lorsque le chanteur Gadji Celi entonne « Ne touchez pas à mon pays », la salle s'embrase. Le public est comme en transe, debout il reprend avec ferveur la chanson agitant les bras et chantant à tue-tête. Rejoint par Magadindin et Abou Galliet, les trois chanteurs ont magnifiquement permis aux invités de s'enjailler, comme on dit en Côte d'ivoire, pour clore la manifestation.|Botowamungu Kalome (AEM)
Nathalie Gbohou prononçant son discours d'investiture|Photo :@AEMLe chanteur Bagadindin qui a chauffé la salle avant l'investiture proprement dite|Photo :@AEM
Ne touchez pas à mon pays, la chanson de Gadji Celi qui enflamma la salle|Photo :@AEM
Le chanteur Gadji Celi|Photo :@AEM
Nathalie Gbohou entourée de ses enfants et des membres de la section|Photo :@AEM
Stéphane Kipré saluant un invité|Photo :@AEM
Abou Galliet, Gadji Celi et Bagadindin ont chanté ensemble pour la circonstance|Photo :@AEM
Angola : 100 familles jetées à la rue pour« occupation illégale » à Kilamba
Plus d'une centaine de familles accusées d'« occupation illégale » depuis un an dans la ville de Kilamba, proche de Luanda, ont commencé à être expulsées le jeudi 9 octobre, par la police nationale suite à un mandat du ministère de la Justice qui avait au préalable accordé aux personnes concernées un préavis de 24 heures à compter du 8 octobre pour quitter les lieux.
Ces expulsions concernent des familles qui résidaient dans des appartements des immeubles de dix étages alors que leurs noms ne figurent pas sur les fichiers informatiques de Sonangol Immobilier et Propriétés ( Sonip), l'ancien revendeur de ces appartements. Selon Mateus Cristóvão , porte-parole de la Sonip , la mesure en cours ne fait que rétablir la légalité , car un grand nombre d'appartements de la Ville de Kilamba et des cités de Zango et Cacuaco étaient occupés illégalement lors du passage de flambeau de Sonip à Imogestin. Résultat : « Beaucoup de locataires ont été empêchés d'accéder à leurs appartements. Bien sûr, le processus a pris du temps et ce qui se passe aujourd'hui n'est que le résultat de cette action visant à rétablir la légalité. Certains de ces occupants ont affirmé avoir réglé, par virement bancaire des montants allant de 8'000'000 à 14'000'000 de kwanzas à la signature du contrat. »
Rappelons qu'au début de cette année la police nationale angolaise avait démantelé un réseau de travailleurs de Sonip accusés d'avoir établi des contrats et facilité l'occupation illégale de plus de 100 appartements dans la Ville de Kilamba. La Sonangol Immobilier et Propriétés ( Sonip ) a commencé, en 2012 , la vente de logements dans la ville de Kilamba et dans les localités de Cacuaco , Capari , Km 44 et Zango ( copropriétés Vida Pacífica ) .
Des contrats d'acquisition en location vente avec ou sans paiement d'un acompte initial ont été conclus pour une durée de 15 à 20 ans. Certains logements ont été mis en location et d'autres en vente au comptant.|Jossart Muanza(AEM)
Concert : 80 ans, Jeannot Bombenga, tutoie l'éternité
Silhouette frêle, Jeannot, 80 ans, tutoie l'éternité sur scène. Deux heures durant, sur pied, gestuel de jeune premier, Bombenga W'ewando a gratifié, le 2 octobre dernier, le public du Centre Wallonie Bruxelles, de ses refrains qui ont traversé des époques et que le public reprenait en chœur comme pour célébrer ce chanteur intemporel.
Son Vox Africa rajeuni : deux guitares, une basse, un bongo, deux trompettes restituaient cependant toute la quintessence de la rumba de ces temps-là. Le« maestro » Bombenga a fourni un travail d'architecte, avec des jeunes musiciens comme ces deux souffleurs venus des chorales salutistes et un « chorus » d'une pure harmonie… Respect de minutage, pas de « mabanga », ces cris stridents et exagérés de griots-atalaku… Un travail d'orfèvre présenté dans le cadre de la rubrique Rumba Parade du Centre Wallonie-Bruxelles de Kinshasa, en partenariat avec l'Institut National des Arts (INA)
C'est en chœur que le public reprenait les paroles des chansons qui rappellent la fabuleuse carrière de Jeannot : Simone , Bopesa ye liteya , Elodie, mama na Olivier… . Une des caractéristiques de ces chansons : l'usage des quatre langues nationales pour exprimer ses sentiments. Des chansons toujours « contextuées ».
Le public des étudiants de l'INA et autres opérateurs culturels congolais, ainsi que des mélomanes, kinois et européens ont communié avec les musiciens. D'aucuns n'ont pas hésité à claquer les talons pour des pas de danse suaves. Pour certains d'entre elles, Bombenga a raconté les faits. Notamment l'amitié que Lumumba, alors directeur dans une compagnie brassicole, amoureux de la bonne musique congolaise, lui portait. Et lui en retour, a consacré une chanson au « martyr » qu'il a désigné « de façon prémonitoire » comme « héros national ». Dans cette chanson il cite aussi les compagnons d'infortune (Okito, Mpolo) de Lumumba et les victimes de la boucherie de Bakwanga, ces « Kinois » de première heure que sont les Finant (père d'Abeti), Elengesa et autres. Africa Mokili Mobimba c'est de lui aussi. Mais aussi cette chanson sortie sur demande de Kallé Jeef, son patron qui s'était brouillé avec sa chérie : Ilunga Zeferina mwana ya Équateur… Ainsi que Ebale ya Congo ezali lopango te, ezali se nzela, dédiée, à l'origine à Moïse Tshombe que l'African Jazz lui demandera de changer en faveur du fleuve et du pays.
Pour les amoureux des « neiges d'antan », Bombenga continue à prester les vendredis Chez Beki, les dimanches à Bandalungwa, tandis que les samedis sont consacrés à des invitations. Wewando a, par ailleurs, 6 nouveaux titres qui attendent producteur.
Le centre Wallonie-Bruxelles de Kinshasa qui, dans le cadre de Rumba Parade, a déjà reçu Lutumba Simaro, pense organiser (les jours à venir) un festival de Rumba, à l'idée de soutenir l'inscription de la Rumba congolaise dans le patrimoine culturel international sous la férule de l'Unesco.|Claude Buse (correspondance particulière), Kinshasa, RDC
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Le chanteur congolais Babia est décédé
Le chanteur Babia Ndonga Shokoro, reconnu comme l'une des plus belles voix de l'orchestre Quartier Latin de Koffi Olomide, s'est éteint ce mercredi 8 octobre 2014 à Luanda en Angola des suites d'un AVC. Après un malaise survenu la veille, le chanteur a été pris en charge aux urgences de la clinique de Prenda, quartier situé à quelques encablures de l'aéroport international 4 de Fevereiro.
La mort vient d'emporter Babia en Angola où il s'était installé depuis un an alors qu'il préparait la sortie de son premier album Vrai moment. Sa seule œuvre publiée à ce jour, est la chanson Amen, contenue dans l'album Magie de Koffi Olomide et Quartier Latin (sorti en 1994). C'est au sein de ce groupe où il a évolué pendant 18 ans aux côtés de Koffi Olomide, que Babia s'est révélé au grand public. Il a finalement décidé de claquer la porte du Q. Latin où il se sentait étouffé par la présence de Cyndi le Cœur que, expliquait-il dans une interview avec Paulin Makendi, « Koffi Olomide a élevée au rang de vedette principale au détriment de tous ces bons chanteurs qu'il a relégués au rôle de choristes les empêchant ainsi d'exprimer valablement leurs talents ».
Babia Ndonga a participé à plusieurs albums de Koffi Olomide et à de nombreuses tournées en Afrique, en Europe et aux USA.|Jossart Muanza(AEM)
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Envoi de troupes angolaises en Centrafrique
Le gouvernement angolais a confirmé lundi l'envoi en Centrafrique de 1.800 hommes pour intégrer la Minusca (Mission des nations-unies en Centrafrique). L'opposition parlementaire a réagi à cette décision en exigeant que le parlement soit informé dans les moindres détails sur ce qui sera la première participation de l'Angola dans une opération de maintien de la paix des Nations unies. Le contingent angolais sera constitué d'une unité médicale, d'une unité motorisée et de deux bataillons.
« C'est une obligation pour le Président de la République d'en informer le Parlement comme le stipule la Constitution » rappelle le leader du PRS Eduardo Kuangana. Un avis partagé par le porte-parole de la coalition CASA-CE, Lindo Bernardo qui estime, pour sa part, que l'Assemblée nationale a effectivement le droit d'être informée notamment sur le coût, le type de mission et dans quelles conditions les soldats angolais devraient être déployés sur un territoire étranger.
Avant le ministre des affaires étrangères Georges Chicoty, Joaquim do Espirito Santo, le directeur Afrique du ministère angolais des Relations extérieures, avait justifié ce déploiement en ces termes : « Nous devons donner l'exemple et renforcer la présence de la mission afin d'assurer la paix dans le pays. »| Jossart Muanza (AEM)
Changement de capIl s'agit là d'un changement de cap dans la politique extérieure pratiquée par l'Angola ces dernières années. Jusqu'à présent, le pays, deuxième producteur de pétrole du continent derrière le Nigeria, limitait son action à une aide humanitaire, financière, voire de la formation militaire, refusant catégoriquement l'envoi de troupes.
La participation à la Minusca constituera donc une première dans l'histoire de l'Angola qui n'avait pas, jusqu'ici, pris part à aucune opération de maintien de la paix de l'ONU dans le monde.
Même si dans le passé, l'armée angolaise était déjà intervenue hors de ses frontières, notamment au Zaïre devenu la RDC. En 1997, le président angolais avait en effet envoyé des troupes pour aider la rébellion qui marchait sur Kinshasa afin de renverser le maréchal Mobutu et ainsi favoriser l'accession au pouvoir de Laurent-Désiré Kabila. L'année suivante, il renvoyait un contingent pour soutenir Kabila menacé par les forces rwandaises qui, pourtant, l'avait aidé l'année précédente à renverser Mobutu au sein d'une coalition régionale qui, outre l'Angola, comptait notamment l'Ouganda et le Zimbabwe.
En 1997, l'Angola avait également envoyé au Congo-Brazaville des forces en soutien aux miliciens de Denis Sassou Nguesso, entrainant le renversement de Pascal Lissouba, président élu en 1992 après l'instauration du multipartisme. (Avec AFP)
Abbé Donatien Nshole Babula : « Toucher à l'article 220 de la constituion nous ramènera en arrière »
En Décembre 2016 prochain, Joseph Kabila arrivera à la fin de son second mandat mais dans la majorité présidentielle, l'on souhaite ouvertement modifier l'article 220 de la constitution, ce qui lui permettrait de briguer un troisième mandat. Le débat sur cette question domine l'actualité politique en RDC et la Cenco s'y est mêlée. Docteur en Théologie dogmatique, l'abbé Donatien Nshole Babula, premier secrétaire général adjoint de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) s'en explique à AEM et étale sur un ton raboteux sa farouche objection à cette éventualité.
AFRIQU'ÉCHOS MAGAZINE(AEM) : Dans leur dernière déclaration depuis le Vatican « Protégeons notre nation », les évêques de la RDC réunis au sein de la CENCO ont alerté le monde entier sur l'avenir de la RDC, qu'en est-il ?
Abbé Donatien Nshole Babula (Abbé D.NS.B) : La conférence épiscopale nationale du Congo n'a qu'un seul souci, celui de voir le peuple qui lui est confié vivre en paix et dans les bonnes conditions. Et la gestion de la cité revient aux politiciens. Nous savons d'où nous venons, où nous sommes par rapport à la question de la paix dans ce pays la RDC. Cette paix, bien que relative, a été acquise au prix de beaucoup d'efforts et de sacrifices des uns et des autres. L'Église a toujours accompagné la nation sur ce chemin sans avoir la vocation des politiciens. Comme guides, pasteurs et prophètes, les évêques ont toujours interpellé les consciences pour que chacun en ce qui le concerne travaille pour la paix. Actuellement, le respect de la constitution, socle de la démocratie est notre préoccupation. Cette constitution fut élaborée pour mettre fin à de multiples guerres. Dans cet esprit, tous ceux qui ont élaboré ces textes ont pris des dispositions pour nous éviter des guerres à répétition. Entre autre disposition prise et saluée par tout le monde, c'est le verrouillage de certains articles pour échapper aux caprices de certains politiciens qui seraient tentés de conserver le pouvoir pour le pouvoir. Comme l'article 220 qui garantit l'alternance de manière que même si un chef de l'État sortant était le meilleur du monde, il devra se soumettre et quitter calmement à la fin du second mandat sans tripatouiller la constitution. Avec les signaux qui ne trompent pas, nous savons que le pouvoir actuel a manifestement la volonté de toucher à ce qui est intouchable. Les évêques, étant visionnaires, préviennent un danger. N'oubliez pas que les évêques côtoient au quotidien les politiciens de toutes les tendances et vivent au milieu de leur peuple. Ils savent que toucher à cet article 220 nous ramènera en arrière. Il y aura des protestations avec une grande probabilité de tomber dans les violences. Les évêques sont convaincus que le développement de ce pays passe par une démocratie bien assise. Si la majorité actuelle voudrait, à tout prix, conserver le pouvoir de cette façon, ce sera une provocation. En hommes responsables, en leur qualité de pasteurs, les évêques ont dit tout haut ce qui parait être la voie pour une paix durable en RDC.
AEM : Procès d'intention, vous rétorque Lambert Mende ministre de l'information, tout comme Aubin Minaku le président de l'assemblée nationale qui dit que serait concerné plutôt l'article 197 et non 220.
Abbé D.NS. B. : Ce débat sur la modification des articles de la constitution n'a pas été lancé par les évêques. Ils sont entrés dans un débat provoqué par le pouvoir en place. Si réellement ils n'en ont pas l'intention, s'ils ne veulent pas toucher à l'article 220, pourquoi ne disent-ils pas qu'il s'agit d'un faux débat ? Bien au contraire même lui Mende, dans le cadre de sa famille politique n'exclut pas cette possibilité pour conserver le pouvoir. Lorsqu'ils affirment dans tous les medias que cette constitution est déphasée et qu'il en faut une autre, ils vont droit au but. Ils ont même ajouté que Kabila est encore jeune et qu'il faudrait lui donner encore du temps pour jouir de la paix qu'il a instaurée. L'Église ne dit pas que l'opposition doit prendre le pouvoir en 2016, la majorité actuelle, si elle se défend bien devant le peuple dans les urnes, elle peut continuer. L'Église n'est pas contre la majorité de Kabila.
AEM : La majorité actuelle au pouvoir serait-elle dépourvue de candidat présidentiable en 2016 en dehors de Joseph Kabila ou aurait-elle plutôt peur de Joseph Kabila ?
Abbé D.NS.B. : L'Église ne se prononce pas sur des suppositions mais sur ce qui apparaît. Nous pensons, peut-être, que les membres de la majorité au pouvoir tentent de tester le peuple pour faire plaisir à Joseph Kabila. Ils n'ont pas le courage de lui dire la vérité en face. Nous encourageons ceux d'entre eux qui le pourraient de dire au président Kabila de ne pas forcer en taillant chaque fois la constitution. C'est aussi cela la démocratie.
AEM : Que cache votre retrait du comité d'intégrité et de médiation électorale, CIME ?
Abbé D.NS.B. : Les évêques ont estimé que malgré la pertinence des textes qui régissent l'institution, l'environnement socio-politique et l'environnement de cette structure ne conviennent pas pour que l'Église y reste comme membre. Mais notre Église ne s'abstient pas d'accompagner le Congo en matière électorale. La commission justice et paix est bien instruite pour continuer à faire le même travail qu'on pouvait faire avec les autres dans le CIME. Vous avez été témoin de ce qui s'est passé lorsqu'il avait fallu élire le président de la commission électorale nationale indépendante(CENI). Nous devons avoir des garanties afin que le même scénario ne se reproduise pas.
AEM : Pourtant c'est un pasteur de l'église catholique qui dirige la Ceni
Abbé D.NS.B. : La CENCO a déjà déclaré et précisé que l'Abbé Apollinaire Malu Malu, président de la Ceni ne représente pas l'Église catholique dans cette institution. Il ne revient donc pas aux évêques de le retirer manu militari.
AEM : Devrait-il être sanctionné ?
Abbé D.NS.B. : Qui sait peut-être qu'il a déjà été sanctionné ? L‘Église, c'est aussi le respect de la personne. Retenez que même si l'Église catholique n'est pas représentée à la ceni, elle respecte et collabore avec les institutions de la RDC et la ceni en est une. Une opinion s'interroge même du fait de voir les évêques côtoyer le président Kabila et pourtant ils désapprouvent les résultats de l'élection présidentielle de 2011. Nous répondons que le Président de la République est une institution et que Joseph Kabila la représente. Les évêques collaborent avec l'institution à travers lui. Tant mieux s'il s'amende.
AEM : Et si Joseph Kabila décidait effectivement de modifier le fameux article 220 ?
Abbé D.NS.B : L'Église ne prêche pas la violence. Pour toucher à cet article, il faut un referendum. L'Église ne fait que sensibiliser les consciences pour que si jamais il s'entêtait, le peuple - qui est libre - soit déjà préparé. Si jamais leur démarche aboutissait, l'Église sera tranquille. Si cela tournait mal contre lui, l'église déplorera de n'avoir pas été écoutée. Les évêques ne font pas la politique. Ils n'ont aucun intérêt à ce que tel ou tel autre soit au pouvoir. Les évêques ne poseront jamais des candidatures pour se faire élire un jour. Ils ne veulent que le bien-être du peuple congolais. En pareille circonstance, ce sont ceux qui n'ont aucun intérêt en politique qui sont les plus objectifs. Je ne vois pas ce que l'Église attendrait de l'opposition si jamais elle passait au pouvoir en 2016. Si demain l'opposition passait au pouvoir et se comportait de la même manière que le régime actuel, elle aura l'Église sur son dos.|Propos recueillis par Nicaise Muzany (AEM), à Kinshasa, RDC
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Une attitude de l'Abbé Nshole Babula pendant l'entretien|Photo : AEMAngola : Petro Atlético et Benfica de Luanda en finale de la Coupe
Pour la première fois de leur histoire, les clubs Petro Atlético et Benfica, tous deux de Luanda, vont croiser le fer le 11 novembre prochain en finale de la Coupe d'Angola, la plus grande compétition de football du pays en dehors du Girabola, le championnat national.
Au palmarès, sur les 32 éditions de ce cette compétition, les Tricolores (Petro Atletico de Luanda) en ont remporté 10 dont la finale de 2012 par une victoire 2-0 sur le Recreativo da Caála et celle de 2013, par 1-0 face au Desportivo da Huíla. Cette formation, dirigée par le Brésilien Alexandre Grasseli a concédé deux défaites en finale en 1990 et 1991 face au club des militaires 1º de Agosto.
Quant à l'équipe du Benfica de Luanda, elle a déjà disputé deux finales ; l'une en 2006 avec une défaite 3-4 face au Primeiro de Agosto à l'issue d'une séance de tirs aux buts après un score de 1 but partout à la fin du temps réglementaire, et l'autre en 2007 par 1-3 face au Primeiro de Maio de Benguela.
Pour obtenir sa qualification à cette 33e finale de la Coupe d'Angola, Petro Atlético a battu mercredi, par 2-0, le club Progresso do Sambizanga lors d'un match disputé au stade de Cidadela, à Luanda. Les buts ont été inscrits par Nary à la 70e minute et Keitá à la 73e.
De son côté, le Benfica s'est imposé face au Kabuscop do Palanca par le même score de 2-0, buts marqués par Eric à la 67e minute et Vado à la 4e du temps additionnel( 90e+4), lors d'une rencontre qui s'est déroulée au stade de Coqueiros.
S'ils n'ont pas pu conquérir le Girabola2014, les « Tricolores » ambitionnent de sauver leur face en obtenant, du coup, leur ticket pour la prochaine coupe de la CAF et en même temps, élever à 11 le nombre des trophées à leur actif en coupe d'Angola.
En revanche, les « Rouges » qui recherchent leur premier sacre en coupe d'Angola, peuvent encore prétendre a un titre au Girabola2014. Ils occupent actuellement la 3e place au classement avec 49 points, après le Kabuscop do Palanca , 2e avec 52 points et le Recreativo do Libolo, premier du classement avec 58 points alors qu'il reste encore 5 journées à disputer.|Jossart Muanza (AEM)
Angola : la TAAG signe un contrat de partenariat avec Emirates Airlines
Le ministère angolais des transports et la compagnie Emirates Airlines, ont signé, mardi à Dubaï, un accord de partenariat « stratégique » pour le développement de la TAAG, la compagnie aérienne angolaise. Il s'agit notamment d'un contrat de gestion qui prévoit la mise en place d'un conseil d'administration composé de neuf membres dont cinq seront désignés par le gouvernement angolais et quatre par les Émirats. La Présidence de ce Conseil sera assurée par Emirates avec quatre membres exécutifs tandis que la vice-présidence - secondée par quatre membres non-exécutifs - le sera par le transporteur aérien angolais.
Selon un communiqué de la TAAG, une commission exécutive qui va gérer les affaires courantes sera composée des administrateurs exécutifs nommés par Emirates Airlines dont son Président ainsi que les responsables commercial, opérationnel, financier et administratif.
Avec cette restructuration, la TAAG entend se doter d'une gestion adaptée aux standards internationaux afin d'augmenter l'offre et le nombre de destinations pour les passagers angolais, améliorer la qualité de ses services et élever les niveaux opérationnel et de sécurité de la compagnie. La TAAG va également bénéficier du transfert des connaissances et de l'expertise d'Emirates, notamment en matière de formation et perfectionnement de ses cadres et techniciens. L'accord prévoit également l'acquisition privilégiée des produits et des services du réseau du groupe Emirates.
Les responsables de la TAAG Angola Airlines assurent que tous ces changements n'auront aucun impact négatif sur les salariés et que le but est d'élever le niveau professionnel des employés et d'améliorer leurs conditions de travail.|Jossart Muanza (AEM)
Angola : le métro à l'horizon 2017
Luanda envisage d'avoir son métro de surface d'ici 2017. Le ministre angolais des transports Augusto Tomás vient d'annoncer officiellement cette perspective intégrée au Plan directeur des transports et logistique de la province de Luanda. Ce projet prévoit la mise en circulation de dix rames automotrices diesel sur la ligne reliant le quartier Bungo à la Baie de Luanda pouvant transporter jusqu'à 12.000 passagers par voyage.
Une deuxième phase de ce projet prévoit l'aménagement d'une voie ferrée qui va prolonger le trajet Bungo-Baie de Luanda jusqu' au nouvel aéroport de Luanda situé à Bom Jesus, dans la municipalité d'Icolo e Bengo, à 40km de Luanda. Quatre passages à niveau aux croisements ferroviaires avec Ngola Kiluanje, Quarta Avenida, Quinta Avenida et Sétima Avenida sont prévus en vue de réduire les pertes liées à la congestion du trafic qui, aujourd'hui, sont estimées à 2, 2 millions d'euros par an selon les conclusions d' une étude conjointe réalisée par l'Association des Industriels angolais (AIA) le centre d'études stratégiques de l'Angola.|Jossart Muanza(AEM)Centrafrique : Samba-Panza, dos Santos et les 10 millions de dollars
En mars, le président angolais José Eduardo dos Santos avait octroyé un don de 10 millions de dollars à son homologue centrafricaine Catherine Samba-Panza afin de renflouer son pays en faillite. Un quart de cette somme n'est pas entré dans les caisses de l'État. Simple oubli ? Quand on préside - ne serait-ce que par intérim - aux destinées d'un pays pauvre, sinistré, instable et entièrement dépendant de l'aide financière et militaire étrangère, on se doit d'être irréprochable côté gouvernance. Cette leçon, Catherine Samba-Panza devrait la méditer alors que la Centrafrique vient de passer sous quasi-tutelle onusienne et que le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale s'apprêtent à examiner son cas, début octobre, à Washington.
Au coeur des préoccupations des grands argentiers de la planète, qui devront décider s'ils accordent ou non un ballon d'oxygène aux finances exsangues du gouvernement centrafricain : la gestion, pour le moins opaque, d'une importante somme d'argent remise en main propre à la présidente Samba-Panza par son homologue angolais.
L'affaire date d'il y a sept mois. Le 4 mars 2014, Catherine Samba-Panza (CSP) se rend en urgence à Luanda. À Bangui, les caisses du Trésor sont vides et la chef de l'État, étranglée, doit absolument assurer le salaire des fonctionnaires, conformément à ses engagements. Son hôte, le président José Eduardo dos Santos, est riche, et il ne lui déplaît pas de prendre la relève du Congolais Denis Sassou Nguesso, qui, jusqu'ici, comblait seul, tel Sisyphe, les déficits sans fond de la Centrafrique.
Il se montre donc compréhensif et, après avoir longuement reçu Catherine Samba-Panza, s'engage sur un don de 10 millions de dollars (7,8 millions d'euros), dont la moitié lui est remise sur-le-champ, en liquide, dans des valisettes. Pourquoi en liquide ? Parce que l'Angola n'est pas membre de la zone franc, qu'un virement via Paris prendrait trop de temps et que Mme Samba-Panza est très pressée.
5 millions de dollars en cash
De retour à Bangui le lendemain, la présidente remet elle-même les 5 millions cash à trois personnes de confiance, avec pour consigne - aucune banque commerciale de Bangui ne disposant des liquidités nécessaires - d'aller les changer contre des francs CFA à Douala, au Cameroun.
Le ministre centrafricain des Finances, Rémi Yakoro, est curieusement tenu à l'écart de toute la transaction.
Le 6 mars, Mahamat Kamoun, conseiller spécial à la présidence (et actuel Premier ministre), Christelle Sappot, fille et chef de cabinet de Catherine Samba-Panza, et Robert Bokoyo, directeur adjoint du Trésor, se rendent dans la capitale économique du Cameroun et procèdent à l'opération de change auprès d'Ecobank. Le 8 mars, un peu plus de 2 milliards de F CFA (Ecobank empochant au passage une belle commission de 6 %) sont transférés sur le compte du Trésor centrafricain auprès de la Banque des États de l'Afrique centrale (Beac). Jusqu'ici, tout va bien - si ce n'est que le ministre centrafricain des Finances, Rémi Yakoro, est curieusement tenu à l'écart de toute la transaction. Une bonne partie des fonctionnaires recevront, ce mois-là, leur salaire.
Quelques semaines plus tard - fin mars, début avril -, la deuxième tranche du don angolais, soit 5 millions de dollars cash, parvient à la présidence de Bangui via un émissaire. Et c'est là que le bât blesse. Le 28 avril, à la demande de Mahamat Kamoun, le directeur général du Trésor, Gabriel Madenga, se fait remettre par Christelle Sappot, la fille de Catherine Samba-Panza, la somme de 2,5 millions de dollars qu'il transfère aussitôt sur le compte centrafricain à la Beac, via Ecobank, dont l'agence banguissoise dispose, cette fois, des liquidités nécessaires en francs CFA.
« Disparition » de 1,132 milliards de F CFA
À nouveau, le ministre des Finances, pourtant unique ordonnateur des finances de l'État, est mis de côté. Il ne sera informé qu'a posteriori, deux jours plus tard, par un courrier du DG du Trésor. Une anomalie et une question évidente : quid de la seconde moitié de la seconde tranche, soit l'équivalent de 1,132 milliard de F CFA, un pactole à l'échelon centrafricain ? Pressée de questions par le FMI, qui a eu vent du don, et par la présidence angolaise, qui apprécie peu cette "disparition" d'une partie du magot, Catherine Samba-Panza charge son directeur de cabinet, Joseph Mabingui, de réagir.
En guise de réponse, ce dernier confectionne un tableau daté du 14 juillet 2014, dans lequel il est « expliqué » que l'argent manquant a été utilisé sous forme de « fonds politiques » et réparti entre le Premier ministre de l'époque, André Nzapayeké, la présidente et des chapitres aux intitulés aussi vagues ("composantes de la société civile", "assistance sociale et humanitaire", "actions gouvernementales"...) qu'incontrôlables.
Samba-Panza plaide la bonne foi
Il va de soi que la procédure normale en la matière, qui veut que ces fonds de souveraineté doivent d'abord être inclus et comptabilisés au sein du compte courant du Trésor à la Beac avant d'en ressortir, n'a absolument pas été respectée. Face aux bailleurs de fonds internationaux, mais aussi à José Eduardo dos Santos, qui l'a convoquée le 20 août à Luanda pour une brève séance d'explications, et Denis Sassou Nguesso, qui ne cache plus l'agacement qu'elle lui inspire, la présidente par intérim a plaidé la bonne foi et (encore) l'urgence de la situation, sans lever pour autant les soupçons qui pèsent quant à l'utilisation des 2,5 millions de dollars.
En visite à New York mi-septembre en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, Catherine Samba-Panza a décrit avec des mots justes et émouvants la situation catastrophique dans laquelle se trouve son pays. Elle ne parlait pas, on l'aura compris, de sa propre gestion.| Jeune Afrique>>>>
Catherine Samba-Panza et Eduardo dos Santos, à Luanda, le 4 mars. © DRJosé Eduardo dos Santos recevant Catherine Samba Panza, à Luanda, en août dernier © Droits tiers