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Le chanteur congolais Babia est décédé
Le chanteur Babia Ndonga Shokoro, reconnu comme l'une des plus belles voix de l'orchestre Quartier Latin de Koffi Olomide, s'est éteint ce mercredi 8 octobre 2014 à Luanda en Angola des suites d'un AVC. Après un malaise survenu la veille, le chanteur a été pris en charge aux urgences de la clinique de Prenda, quartier situé à quelques encablures de l'aéroport international 4 de Fevereiro.
La mort vient d'emporter Babia en Angola où il s'était installé depuis un an alors qu'il préparait la sortie de son premier album Vrai moment. Sa seule œuvre publiée à ce jour, est la chanson Amen, contenue dans l'album Magie de Koffi Olomide et Quartier Latin (sorti en 1994). C'est au sein de ce groupe où il a évolué pendant 18 ans aux côtés de Koffi Olomide, que Babia s'est révélé au grand public. Il a finalement décidé de claquer la porte du Q. Latin où il se sentait étouffé par la présence de Cyndi le Cœur que, expliquait-il dans une interview avec Paulin Makendi, « Koffi Olomide a élevée au rang de vedette principale au détriment de tous ces bons chanteurs qu'il a relégués au rôle de choristes les empêchant ainsi d'exprimer valablement leurs talents ».
Babia Ndonga a participé à plusieurs albums de Koffi Olomide et à de nombreuses tournées en Afrique, en Europe et aux USA.|Jossart Muanza(AEM)
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Envoi de troupes angolaises en Centrafrique
Le gouvernement angolais a confirmé lundi l'envoi en Centrafrique de 1.800 hommes pour intégrer la Minusca (Mission des nations-unies en Centrafrique). L'opposition parlementaire a réagi à cette décision en exigeant que le parlement soit informé dans les moindres détails sur ce qui sera la première participation de l'Angola dans une opération de maintien de la paix des Nations unies. Le contingent angolais sera constitué d'une unité médicale, d'une unité motorisée et de deux bataillons.
« C'est une obligation pour le Président de la République d'en informer le Parlement comme le stipule la Constitution » rappelle le leader du PRS Eduardo Kuangana. Un avis partagé par le porte-parole de la coalition CASA-CE, Lindo Bernardo qui estime, pour sa part, que l'Assemblée nationale a effectivement le droit d'être informée notamment sur le coût, le type de mission et dans quelles conditions les soldats angolais devraient être déployés sur un territoire étranger.
Avant le ministre des affaires étrangères Georges Chicoty, Joaquim do Espirito Santo, le directeur Afrique du ministère angolais des Relations extérieures, avait justifié ce déploiement en ces termes : « Nous devons donner l'exemple et renforcer la présence de la mission afin d'assurer la paix dans le pays. »| Jossart Muanza (AEM)
Changement de capIl s'agit là d'un changement de cap dans la politique extérieure pratiquée par l'Angola ces dernières années. Jusqu'à présent, le pays, deuxième producteur de pétrole du continent derrière le Nigeria, limitait son action à une aide humanitaire, financière, voire de la formation militaire, refusant catégoriquement l'envoi de troupes.
La participation à la Minusca constituera donc une première dans l'histoire de l'Angola qui n'avait pas, jusqu'ici, pris part à aucune opération de maintien de la paix de l'ONU dans le monde.
Même si dans le passé, l'armée angolaise était déjà intervenue hors de ses frontières, notamment au Zaïre devenu la RDC. En 1997, le président angolais avait en effet envoyé des troupes pour aider la rébellion qui marchait sur Kinshasa afin de renverser le maréchal Mobutu et ainsi favoriser l'accession au pouvoir de Laurent-Désiré Kabila. L'année suivante, il renvoyait un contingent pour soutenir Kabila menacé par les forces rwandaises qui, pourtant, l'avait aidé l'année précédente à renverser Mobutu au sein d'une coalition régionale qui, outre l'Angola, comptait notamment l'Ouganda et le Zimbabwe.
En 1997, l'Angola avait également envoyé au Congo-Brazaville des forces en soutien aux miliciens de Denis Sassou Nguesso, entrainant le renversement de Pascal Lissouba, président élu en 1992 après l'instauration du multipartisme. (Avec AFP)
Abbé Donatien Nshole Babula : « Toucher à l'article 220 de la constituion nous ramènera en arrière »
En Décembre 2016 prochain, Joseph Kabila arrivera à la fin de son second mandat mais dans la majorité présidentielle, l'on souhaite ouvertement modifier l'article 220 de la constitution, ce qui lui permettrait de briguer un troisième mandat. Le débat sur cette question domine l'actualité politique en RDC et la Cenco s'y est mêlée. Docteur en Théologie dogmatique, l'abbé Donatien Nshole Babula, premier secrétaire général adjoint de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) s'en explique à AEM et étale sur un ton raboteux sa farouche objection à cette éventualité.
AFRIQU'ÉCHOS MAGAZINE(AEM) : Dans leur dernière déclaration depuis le Vatican « Protégeons notre nation », les évêques de la RDC réunis au sein de la CENCO ont alerté le monde entier sur l'avenir de la RDC, qu'en est-il ?
Abbé Donatien Nshole Babula (Abbé D.NS.B) : La conférence épiscopale nationale du Congo n'a qu'un seul souci, celui de voir le peuple qui lui est confié vivre en paix et dans les bonnes conditions. Et la gestion de la cité revient aux politiciens. Nous savons d'où nous venons, où nous sommes par rapport à la question de la paix dans ce pays la RDC. Cette paix, bien que relative, a été acquise au prix de beaucoup d'efforts et de sacrifices des uns et des autres. L'Église a toujours accompagné la nation sur ce chemin sans avoir la vocation des politiciens. Comme guides, pasteurs et prophètes, les évêques ont toujours interpellé les consciences pour que chacun en ce qui le concerne travaille pour la paix. Actuellement, le respect de la constitution, socle de la démocratie est notre préoccupation. Cette constitution fut élaborée pour mettre fin à de multiples guerres. Dans cet esprit, tous ceux qui ont élaboré ces textes ont pris des dispositions pour nous éviter des guerres à répétition. Entre autre disposition prise et saluée par tout le monde, c'est le verrouillage de certains articles pour échapper aux caprices de certains politiciens qui seraient tentés de conserver le pouvoir pour le pouvoir. Comme l'article 220 qui garantit l'alternance de manière que même si un chef de l'État sortant était le meilleur du monde, il devra se soumettre et quitter calmement à la fin du second mandat sans tripatouiller la constitution. Avec les signaux qui ne trompent pas, nous savons que le pouvoir actuel a manifestement la volonté de toucher à ce qui est intouchable. Les évêques, étant visionnaires, préviennent un danger. N'oubliez pas que les évêques côtoient au quotidien les politiciens de toutes les tendances et vivent au milieu de leur peuple. Ils savent que toucher à cet article 220 nous ramènera en arrière. Il y aura des protestations avec une grande probabilité de tomber dans les violences. Les évêques sont convaincus que le développement de ce pays passe par une démocratie bien assise. Si la majorité actuelle voudrait, à tout prix, conserver le pouvoir de cette façon, ce sera une provocation. En hommes responsables, en leur qualité de pasteurs, les évêques ont dit tout haut ce qui parait être la voie pour une paix durable en RDC.
AEM : Procès d'intention, vous rétorque Lambert Mende ministre de l'information, tout comme Aubin Minaku le président de l'assemblée nationale qui dit que serait concerné plutôt l'article 197 et non 220.
Abbé D.NS. B. : Ce débat sur la modification des articles de la constitution n'a pas été lancé par les évêques. Ils sont entrés dans un débat provoqué par le pouvoir en place. Si réellement ils n'en ont pas l'intention, s'ils ne veulent pas toucher à l'article 220, pourquoi ne disent-ils pas qu'il s'agit d'un faux débat ? Bien au contraire même lui Mende, dans le cadre de sa famille politique n'exclut pas cette possibilité pour conserver le pouvoir. Lorsqu'ils affirment dans tous les medias que cette constitution est déphasée et qu'il en faut une autre, ils vont droit au but. Ils ont même ajouté que Kabila est encore jeune et qu'il faudrait lui donner encore du temps pour jouir de la paix qu'il a instaurée. L'Église ne dit pas que l'opposition doit prendre le pouvoir en 2016, la majorité actuelle, si elle se défend bien devant le peuple dans les urnes, elle peut continuer. L'Église n'est pas contre la majorité de Kabila.
AEM : La majorité actuelle au pouvoir serait-elle dépourvue de candidat présidentiable en 2016 en dehors de Joseph Kabila ou aurait-elle plutôt peur de Joseph Kabila ?
Abbé D.NS.B. : L'Église ne se prononce pas sur des suppositions mais sur ce qui apparaît. Nous pensons, peut-être, que les membres de la majorité au pouvoir tentent de tester le peuple pour faire plaisir à Joseph Kabila. Ils n'ont pas le courage de lui dire la vérité en face. Nous encourageons ceux d'entre eux qui le pourraient de dire au président Kabila de ne pas forcer en taillant chaque fois la constitution. C'est aussi cela la démocratie.
AEM : Que cache votre retrait du comité d'intégrité et de médiation électorale, CIME ?
Abbé D.NS.B. : Les évêques ont estimé que malgré la pertinence des textes qui régissent l'institution, l'environnement socio-politique et l'environnement de cette structure ne conviennent pas pour que l'Église y reste comme membre. Mais notre Église ne s'abstient pas d'accompagner le Congo en matière électorale. La commission justice et paix est bien instruite pour continuer à faire le même travail qu'on pouvait faire avec les autres dans le CIME. Vous avez été témoin de ce qui s'est passé lorsqu'il avait fallu élire le président de la commission électorale nationale indépendante(CENI). Nous devons avoir des garanties afin que le même scénario ne se reproduise pas.
AEM : Pourtant c'est un pasteur de l'église catholique qui dirige la Ceni
Abbé D.NS.B. : La CENCO a déjà déclaré et précisé que l'Abbé Apollinaire Malu Malu, président de la Ceni ne représente pas l'Église catholique dans cette institution. Il ne revient donc pas aux évêques de le retirer manu militari.
AEM : Devrait-il être sanctionné ?
Abbé D.NS.B. : Qui sait peut-être qu'il a déjà été sanctionné ? L‘Église, c'est aussi le respect de la personne. Retenez que même si l'Église catholique n'est pas représentée à la ceni, elle respecte et collabore avec les institutions de la RDC et la ceni en est une. Une opinion s'interroge même du fait de voir les évêques côtoyer le président Kabila et pourtant ils désapprouvent les résultats de l'élection présidentielle de 2011. Nous répondons que le Président de la République est une institution et que Joseph Kabila la représente. Les évêques collaborent avec l'institution à travers lui. Tant mieux s'il s'amende.
AEM : Et si Joseph Kabila décidait effectivement de modifier le fameux article 220 ?
Abbé D.NS.B : L'Église ne prêche pas la violence. Pour toucher à cet article, il faut un referendum. L'Église ne fait que sensibiliser les consciences pour que si jamais il s'entêtait, le peuple - qui est libre - soit déjà préparé. Si jamais leur démarche aboutissait, l'Église sera tranquille. Si cela tournait mal contre lui, l'église déplorera de n'avoir pas été écoutée. Les évêques ne font pas la politique. Ils n'ont aucun intérêt à ce que tel ou tel autre soit au pouvoir. Les évêques ne poseront jamais des candidatures pour se faire élire un jour. Ils ne veulent que le bien-être du peuple congolais. En pareille circonstance, ce sont ceux qui n'ont aucun intérêt en politique qui sont les plus objectifs. Je ne vois pas ce que l'Église attendrait de l'opposition si jamais elle passait au pouvoir en 2016. Si demain l'opposition passait au pouvoir et se comportait de la même manière que le régime actuel, elle aura l'Église sur son dos.|Propos recueillis par Nicaise Muzany (AEM), à Kinshasa, RDC
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Une attitude de l'Abbé Nshole Babula pendant l'entretien|Photo : AEMAngola : Petro Atlético et Benfica de Luanda en finale de la Coupe
Pour la première fois de leur histoire, les clubs Petro Atlético et Benfica, tous deux de Luanda, vont croiser le fer le 11 novembre prochain en finale de la Coupe d'Angola, la plus grande compétition de football du pays en dehors du Girabola, le championnat national.
Au palmarès, sur les 32 éditions de ce cette compétition, les Tricolores (Petro Atletico de Luanda) en ont remporté 10 dont la finale de 2012 par une victoire 2-0 sur le Recreativo da Caála et celle de 2013, par 1-0 face au Desportivo da Huíla. Cette formation, dirigée par le Brésilien Alexandre Grasseli a concédé deux défaites en finale en 1990 et 1991 face au club des militaires 1º de Agosto.
Quant à l'équipe du Benfica de Luanda, elle a déjà disputé deux finales ; l'une en 2006 avec une défaite 3-4 face au Primeiro de Agosto à l'issue d'une séance de tirs aux buts après un score de 1 but partout à la fin du temps réglementaire, et l'autre en 2007 par 1-3 face au Primeiro de Maio de Benguela.
Pour obtenir sa qualification à cette 33e finale de la Coupe d'Angola, Petro Atlético a battu mercredi, par 2-0, le club Progresso do Sambizanga lors d'un match disputé au stade de Cidadela, à Luanda. Les buts ont été inscrits par Nary à la 70e minute et Keitá à la 73e.
De son côté, le Benfica s'est imposé face au Kabuscop do Palanca par le même score de 2-0, buts marqués par Eric à la 67e minute et Vado à la 4e du temps additionnel( 90e+4), lors d'une rencontre qui s'est déroulée au stade de Coqueiros.
S'ils n'ont pas pu conquérir le Girabola2014, les « Tricolores » ambitionnent de sauver leur face en obtenant, du coup, leur ticket pour la prochaine coupe de la CAF et en même temps, élever à 11 le nombre des trophées à leur actif en coupe d'Angola.
En revanche, les « Rouges » qui recherchent leur premier sacre en coupe d'Angola, peuvent encore prétendre a un titre au Girabola2014. Ils occupent actuellement la 3e place au classement avec 49 points, après le Kabuscop do Palanca , 2e avec 52 points et le Recreativo do Libolo, premier du classement avec 58 points alors qu'il reste encore 5 journées à disputer.|Jossart Muanza (AEM)
Angola : la TAAG signe un contrat de partenariat avec Emirates Airlines
Le ministère angolais des transports et la compagnie Emirates Airlines, ont signé, mardi à Dubaï, un accord de partenariat « stratégique » pour le développement de la TAAG, la compagnie aérienne angolaise. Il s'agit notamment d'un contrat de gestion qui prévoit la mise en place d'un conseil d'administration composé de neuf membres dont cinq seront désignés par le gouvernement angolais et quatre par les Émirats. La Présidence de ce Conseil sera assurée par Emirates avec quatre membres exécutifs tandis que la vice-présidence - secondée par quatre membres non-exécutifs - le sera par le transporteur aérien angolais.
Selon un communiqué de la TAAG, une commission exécutive qui va gérer les affaires courantes sera composée des administrateurs exécutifs nommés par Emirates Airlines dont son Président ainsi que les responsables commercial, opérationnel, financier et administratif.
Avec cette restructuration, la TAAG entend se doter d'une gestion adaptée aux standards internationaux afin d'augmenter l'offre et le nombre de destinations pour les passagers angolais, améliorer la qualité de ses services et élever les niveaux opérationnel et de sécurité de la compagnie. La TAAG va également bénéficier du transfert des connaissances et de l'expertise d'Emirates, notamment en matière de formation et perfectionnement de ses cadres et techniciens. L'accord prévoit également l'acquisition privilégiée des produits et des services du réseau du groupe Emirates.
Les responsables de la TAAG Angola Airlines assurent que tous ces changements n'auront aucun impact négatif sur les salariés et que le but est d'élever le niveau professionnel des employés et d'améliorer leurs conditions de travail.|Jossart Muanza (AEM)
Angola : le métro à l'horizon 2017
Luanda envisage d'avoir son métro de surface d'ici 2017. Le ministre angolais des transports Augusto Tomás vient d'annoncer officiellement cette perspective intégrée au Plan directeur des transports et logistique de la province de Luanda. Ce projet prévoit la mise en circulation de dix rames automotrices diesel sur la ligne reliant le quartier Bungo à la Baie de Luanda pouvant transporter jusqu'à 12.000 passagers par voyage.
Une deuxième phase de ce projet prévoit l'aménagement d'une voie ferrée qui va prolonger le trajet Bungo-Baie de Luanda jusqu' au nouvel aéroport de Luanda situé à Bom Jesus, dans la municipalité d'Icolo e Bengo, à 40km de Luanda. Quatre passages à niveau aux croisements ferroviaires avec Ngola Kiluanje, Quarta Avenida, Quinta Avenida et Sétima Avenida sont prévus en vue de réduire les pertes liées à la congestion du trafic qui, aujourd'hui, sont estimées à 2, 2 millions d'euros par an selon les conclusions d' une étude conjointe réalisée par l'Association des Industriels angolais (AIA) le centre d'études stratégiques de l'Angola.|Jossart Muanza(AEM)Centrafrique : Samba-Panza, dos Santos et les 10 millions de dollars
En mars, le président angolais José Eduardo dos Santos avait octroyé un don de 10 millions de dollars à son homologue centrafricaine Catherine Samba-Panza afin de renflouer son pays en faillite. Un quart de cette somme n'est pas entré dans les caisses de l'État. Simple oubli ? Quand on préside - ne serait-ce que par intérim - aux destinées d'un pays pauvre, sinistré, instable et entièrement dépendant de l'aide financière et militaire étrangère, on se doit d'être irréprochable côté gouvernance. Cette leçon, Catherine Samba-Panza devrait la méditer alors que la Centrafrique vient de passer sous quasi-tutelle onusienne et que le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale s'apprêtent à examiner son cas, début octobre, à Washington.
Au coeur des préoccupations des grands argentiers de la planète, qui devront décider s'ils accordent ou non un ballon d'oxygène aux finances exsangues du gouvernement centrafricain : la gestion, pour le moins opaque, d'une importante somme d'argent remise en main propre à la présidente Samba-Panza par son homologue angolais.
L'affaire date d'il y a sept mois. Le 4 mars 2014, Catherine Samba-Panza (CSP) se rend en urgence à Luanda. À Bangui, les caisses du Trésor sont vides et la chef de l'État, étranglée, doit absolument assurer le salaire des fonctionnaires, conformément à ses engagements. Son hôte, le président José Eduardo dos Santos, est riche, et il ne lui déplaît pas de prendre la relève du Congolais Denis Sassou Nguesso, qui, jusqu'ici, comblait seul, tel Sisyphe, les déficits sans fond de la Centrafrique.
Il se montre donc compréhensif et, après avoir longuement reçu Catherine Samba-Panza, s'engage sur un don de 10 millions de dollars (7,8 millions d'euros), dont la moitié lui est remise sur-le-champ, en liquide, dans des valisettes. Pourquoi en liquide ? Parce que l'Angola n'est pas membre de la zone franc, qu'un virement via Paris prendrait trop de temps et que Mme Samba-Panza est très pressée.
5 millions de dollars en cash
De retour à Bangui le lendemain, la présidente remet elle-même les 5 millions cash à trois personnes de confiance, avec pour consigne - aucune banque commerciale de Bangui ne disposant des liquidités nécessaires - d'aller les changer contre des francs CFA à Douala, au Cameroun.
Le ministre centrafricain des Finances, Rémi Yakoro, est curieusement tenu à l'écart de toute la transaction.
Le 6 mars, Mahamat Kamoun, conseiller spécial à la présidence (et actuel Premier ministre), Christelle Sappot, fille et chef de cabinet de Catherine Samba-Panza, et Robert Bokoyo, directeur adjoint du Trésor, se rendent dans la capitale économique du Cameroun et procèdent à l'opération de change auprès d'Ecobank. Le 8 mars, un peu plus de 2 milliards de F CFA (Ecobank empochant au passage une belle commission de 6 %) sont transférés sur le compte du Trésor centrafricain auprès de la Banque des États de l'Afrique centrale (Beac). Jusqu'ici, tout va bien - si ce n'est que le ministre centrafricain des Finances, Rémi Yakoro, est curieusement tenu à l'écart de toute la transaction. Une bonne partie des fonctionnaires recevront, ce mois-là, leur salaire.
Quelques semaines plus tard - fin mars, début avril -, la deuxième tranche du don angolais, soit 5 millions de dollars cash, parvient à la présidence de Bangui via un émissaire. Et c'est là que le bât blesse. Le 28 avril, à la demande de Mahamat Kamoun, le directeur général du Trésor, Gabriel Madenga, se fait remettre par Christelle Sappot, la fille de Catherine Samba-Panza, la somme de 2,5 millions de dollars qu'il transfère aussitôt sur le compte centrafricain à la Beac, via Ecobank, dont l'agence banguissoise dispose, cette fois, des liquidités nécessaires en francs CFA.
« Disparition » de 1,132 milliards de F CFA
À nouveau, le ministre des Finances, pourtant unique ordonnateur des finances de l'État, est mis de côté. Il ne sera informé qu'a posteriori, deux jours plus tard, par un courrier du DG du Trésor. Une anomalie et une question évidente : quid de la seconde moitié de la seconde tranche, soit l'équivalent de 1,132 milliard de F CFA, un pactole à l'échelon centrafricain ? Pressée de questions par le FMI, qui a eu vent du don, et par la présidence angolaise, qui apprécie peu cette "disparition" d'une partie du magot, Catherine Samba-Panza charge son directeur de cabinet, Joseph Mabingui, de réagir.
En guise de réponse, ce dernier confectionne un tableau daté du 14 juillet 2014, dans lequel il est « expliqué » que l'argent manquant a été utilisé sous forme de « fonds politiques » et réparti entre le Premier ministre de l'époque, André Nzapayeké, la présidente et des chapitres aux intitulés aussi vagues ("composantes de la société civile", "assistance sociale et humanitaire", "actions gouvernementales"...) qu'incontrôlables.
Samba-Panza plaide la bonne foi
Il va de soi que la procédure normale en la matière, qui veut que ces fonds de souveraineté doivent d'abord être inclus et comptabilisés au sein du compte courant du Trésor à la Beac avant d'en ressortir, n'a absolument pas été respectée. Face aux bailleurs de fonds internationaux, mais aussi à José Eduardo dos Santos, qui l'a convoquée le 20 août à Luanda pour une brève séance d'explications, et Denis Sassou Nguesso, qui ne cache plus l'agacement qu'elle lui inspire, la présidente par intérim a plaidé la bonne foi et (encore) l'urgence de la situation, sans lever pour autant les soupçons qui pèsent quant à l'utilisation des 2,5 millions de dollars.
En visite à New York mi-septembre en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, Catherine Samba-Panza a décrit avec des mots justes et émouvants la situation catastrophique dans laquelle se trouve son pays. Elle ne parlait pas, on l'aura compris, de sa propre gestion.| Jeune Afrique>>>>
Catherine Samba-Panza et Eduardo dos Santos, à Luanda, le 4 mars. © DRJosé Eduardo dos Santos recevant Catherine Samba Panza, à Luanda, en août dernier © Droits tiers